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Qui est Charlie ?
1 mai 2015

Addictif IV (suite)

L'empire des sens interdits aux moins de 16 ans.
Il s'était même déjà mis nu une paire de fois devant tout le monde. Au début bien sûr - c'était dans un club dédié à ça en Gironde -  il se sentait gêné comme tout un chacun. Un embarras comme qui dirait " par anticipation". Car c'était embêtant de montrer sa quéquette à tout le monde ; on avait dû le lui inculquer depuis l'enfance. Il redoutait cependant moins le regard des autres que leur effet sur lui. A une époque de sa vie, le spectacle offert, à la piscine ou à la plage, par les corps à peine vêtus - toujours au même curieux endroit - l'émouvait tellement qu'il alimentait le cinématographe mental devant lequel il se masturbait chaque soir dans le secret de l'alcôve. Ce n'était là que le dénouement d'une excitation diurne compromettante. Imaginer la tête de ses parents - sa mère surtout - voyant leur fils dans cet état suffisait à l'effrayer et, en même temps, décuplait son désir :  il en attendait l'heure du coucher avec d'autant plus d'impatience. "Et comme il savourait surtout les sombres choses", certains poètes commencèrent à devenir ses complices dans ces affaires-là, à tel point qu'il finit par se réfugier dans la lecture d'ouvrages érotiques. Il se passait ainsi des corps, des vrais, hormis le sien qu'il attisait pendant des heures. Il ne savait pas à quand remontait cette manie , mais il découvrit que les livres l'affranchissaient de l'inconvénient de bander au vu et au su de tous,  puisqu'ils le cachaient et en même temps lui procuraient une bonne excuse  - "Julien ? oh oui, il passerait ses journées à lire " - pour se terrer dans des endroits tranquilles.
Sa première expérience dans le camp naturiste le rassura de suite : on seulement la vue des autres corps ne lui faisait rien, mais il trouvait ridicule le reliquat d'habits dont certains s'affublaient encore. Il ne fut pas plus ému quelques mois plus tard, lorsque sa petite amie de l'époque l'invita à se rendre dans des thermes, où sa familiarité avec la nudité lui permit d'entamer une étude plus poussée des corps observés dont aucun, cela va sans dire,  ne correspondait aux photos léchées des réclames.  On croisait bien , de-ci de-là , quelques physiques époustouflants, mais ils exerçaient au final moins d'attrait que ces corps soumis à la gravité - seins pendants, fesses flasques, couilles pendulaires - pour ne parler que des promontoires et monticules que tout le monde regarde. Car c'était plutôt la peau, tannée par les ans et, parfois, les excès de soleil ou d'UV (on était en Allemagne) qui le fascinait le plus, le réseau de ses rides  racontant une histoire, comme leurs cernes celle des arbres.
Il n'entrevit rien de tout cela sur Faustina , pour ce qu'il en vit. Ses épaules fines et légèrement mates soutenaient la comparaison avec toute sorte de fruits et de fleurs ;  sa peau fut à peine traversée d'un pli sous l'omoplate quand elle ramena ses cheveux en arrière. Ses fesses charnues ressemblaient à celles de la Vénus callipyge. Comme si de rien n'était, elle suspendit ses affaires à une patère et gagna l'un des matelas pour s'y étendre. Sur le ventre. Il se décida à son tour mais préféra s'allonger sur le dos. Par réflexe, il avait ramené la serviette sur son bas-ventre. C'est au contact du tissu rêche sur la peau sensible de son sexe que celui-ci s'anima : il sentit son prépuce s'élargir. Il n'allait quand même pas se présenter dans cet état devant la mas- seuse !
La tête posée sur son bras, Faustina le regardait en souriant. "Ça te fait quoi ? - D'être  ici ? - Oui - Je m'habitue - M. Casanova n'était pas habitué aux salons de massage ? - Pas à deux, non." Il fallait bien sauver la face. Il n'avait jamais fait cette expérience, surtout lors d'une première rencontre, mais il avait fréquenté ce genre de salon à une époque où il se demandait s'il ne préférait pas rester célibataire, et s'offrir de temps en temps quelques attouchements. Elle suivait, tout en parlant, le contour de  son bras et de son torse, jusqu'à ce que son regard canaille s'arrête sur l'entre-jambes. Il commençait à étendre son bras vers elle quand la porte coulissante s'ouvrit. Deux chinoises en tailleurs et chemisiers beiges entrèrent avec un sourire obligé.
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